Les notions de superpuissance et d’unipolarité sont mises à l’épreuve par des tendances lourdes : non-fongibilité et dissémination de la puissance ; complexité des interactions transnationales et des interdépendances. L’article souligne qu’en raison de ces mutations, de l’ascension de la Chine, se hissant au rang de « superpuissance potentielle émergente », et du rétrécissement des écarts en termes de ressources de puissance globale, les Etats-Unis, dont les capacités restent inégalées, seront probablement la dernière superpuissance au sens hérité de la Guerre froide. Il conclut que l’unipolarité n’est pas remise en cause car les dynamiques interétatiques à l’oeuvre, dans lesquelles sont impliquées des acteurs censés oeuvrer pour un système multipolaire, participent de sa reproduction.