Jamais élection d’un Secrétaire général des Nations Unies n’avait suscité autant d’attentes. Elu sur un projet de réformes et la vision d’une Organisation modernisée, il doit également défendre un multilatéralismeattaqué de toutes parts. Victime des assauts de la nouvelle administration américaine, António Guterres, politique et pragmatique, dédie une grande partie de son énergie à essayer de protéger l’Organisation. Cependant, cela semble lui avoir coûté quelques soutiens en interne, de la part d’une bureaucratie critique d’un mode de gestion solitaire, ainsi que parmi des Etats membres toujours divisés, y compris sur les multiples propositions de réformes. Plus général que secrétaire, A. Guterres, qui voulait rapidement s’imposer comme un nouveau faiseur de paix, a du mal à se trouver une place entre les grandes puissances. L’an I de celui qui est arrivé au 38e étage de l’Organisation dans un contexte international particulièrement difficile ressemble à un état de grâce contrarié et annonce des turbulences à venir.