Vladimir Poutine a clairement exprimé sa volonté de développer une force militaire crédible de grande puissance, afin de maintenir l’influence de la Russie sur les anciens membres de l’Union soviétique et de conserver un rôle international dominant. En interne, il s’agit aussi de promouvoir une nouvelle « verticale du pouvoir » visant à restaurer la crédibilité de l’Etat et à sécuriser l’intégrité du territoire national. Inquiète par l’encerclement progressif de son territoire, la Russie redevient une puissance d’intervention dans les théâtres d’opération qui la concernent directement ou indirectement. Cependant, la situation économique nationale, fragilisée par les sanctions internationales, rend difficiles les efforts financiers de défense. Dans ce cadre, la politique d’armement national se propose de moderniser les armes conventionnelles, d’engager des efforts technologiques significatifs, mais surtout de privilégier la puissance et la flexibilité de l’armement nucléaire. Les dépenses militaires sont conçues à la fois comme l’affirmation physique d’un « hard power » et l’expression d’un « soft power » fort. Cependant, Moscou est aujourd’hui convaincu que le cadre militaire n’est plus suffisant pour agir dans une société globalisée. Notamment, la sécurité des Etats ne peut être assurée sans des outils efficaces pour engager ou se protéger contre les cyberattaques.