L’irruption au premier plan de la vie politique internationale des Printemps arabes est considérée comme un événement majeur de ce nouveau siècle, mais ces convulsions sont le plus souvent analysées à l’aune de considérations essentiellement stratégiques et politiques et moins d’un point de vue économique, voire hydropolitique. Ainsi, ces révoltes ou « révolutions » arabes sont souvent associées à la question de l’eau et, plus globalement, à celles relatives à la sécurité environnementale et alimentaire : vont-elles finalement aboutir à réactiver les tensions récurrentes et anciennes en confortant le prisme conflictuel qui prévaut depuis des décennies à propos de l’enjeu hydrique dans le monde arabe ? ou, à l’inverse, ces bouleversements stratégiques ne sont-ils pas l’occasion de remettre à plat les affrontements latents et de privilégier enfin la coopération ? A moins que le statu quo en vigueur, mortifère à terme, perdure encore pour longtemps.