Dans un monde en plein bouleversement, l’année 2014 est marquée par une (r)évolution au sein de la communauté française du renseignement : la transformation de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée en 2008, en Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les raisons de cette transformation résultent à la fois d’une double dynamique interne (administrative et technique) et externe (exigences politiques et contraintes du monde de demain). Cette mutation débouche sur une double mutation organisationnelle (en termes de positionnement et de diversification) et fonctionnelle (évolution des tâches et de l’approche). Sans soute aurait-il été, a priori, plus judicieux d’adopter au préalable une loi sur le renseignement, mais nécessité fait loi. La réforme paraît grevée d’une double hypothèque juridique (environnement global du renseignement et cadre spécifique au renseignement) et humaine (prévisibilité de la politique étrangère et compétences humaines). Les résultats d’une réforme ne se jugent pas sur ses intentions mais sur ses résultats. A l’épreuve du temps, l’Histoire jugera si la DGSI a tenu la promesse de l’ombre.