Cette contribution développe une analyse d’économie politique internationale systémique de l’enlisement de l’agenda de Doha pour le développement. Cette analyse a pour point de départ la réfutation de la thèse du nombre comme principal déterminant des difficultés rencontrées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle fait la proposition d’une dissonance entre l’institution – le régime OMC – et le système commercial international qu’elle régule. Cette dissonance apparaît à deux niveaux : la substance du régime de l’OMC et l’équilibre des puissances. Nous mettons en évidence trois enjeux systémiques constitutifs de l’enlisement : l’impossibilité de lier globalisation et développement, les difficultés fonctionnelles et substantives du régime OMC et l’absence de consensus entre capitalismes historiques et capitalismes émergents.