Cet article illustre la tension persistante entre l’Union européenne (UE) et ses Etats membres, ici plus particulièrement l’« UE 3 » (la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni), en politique étrangère à travers le cas de la question de Jérusalem. L’UE s’avère un atout précieux dans le domaine de l’action extérieure dans la mesure où son usage par les Etats membres permet à ces derniers, selon les circonstances, de limiter les coûts politiques liés à l’adoption d’une position diplomatique ou d’une politique particulière. Néanmoins, ce même usage engendre aussi une prise de responsabilité communautaire croissante qui rencontre la résistance d’Etats membres soucieux de préserver leur marge de manœuvre respective. Cet article expose cette problématique à travers divers cas d’étude précis : la formation d’une position commune envers Jérusalem ; le dilemme des exportations israéliennes provenant de colonies situées à l’est de Jérusalem à destination de l’UE, avec l’exemple de l’Allemand Brita et la « solution de l’étiquetage » britannique ; et, enfin, la politique d’Etats membres vis-à-vis d’entreprises communautaires contractant avec Israël au-delà de la Ligne verte.