En signant un accord intérimaire à Genève le 24 novembre 2013 sur le programme nucléaire iranien, le P5+1 et Téhéran ont traduit de manière historique leur volonté de résoudre pacifiquement une crise vieille de dix ans. Alors que les puissances se sont donné jusqu’à mi-2015 pour conclure un accord définitif et qu’on ne connaît donc pas encore l’issue de ce processus, il s’agit de revenir sur l’histoire de cette crise, d’analyser les négociations en cours et de réfléchir à la manière dont elles vont impacter à moyen et long termes le régime de non-prolifération. En effet, le Processus de Genève a fait évoluer ce régime, en mettant en avant des enjeux qui apparaissent plus que jamais cruciaux, en particulier la question de l’enrichissement, de la transparence, des mesures de vérification, du partage entre technique et politique en matière de prolifération et du rôle des différents acteurs.